samedi 29 mars 2014

Fukushima toujours et encore...

Fukushima, on n’oublie pas !

Il y a trois ans, le 11 mars 2011, avait lieu à Fukushima au Japon l’une des plus graves catastrophes nucléaires de l’Histoire (l’autre étant la catastrophe de Tchernobyl, survenue le 26 avril 1986). Trois réacteurs de la centrale, dont au moins un rempli de combustible MOX(1), ont fondu en partie et ont subi des explosions qui les ont fortement détériorés. Si aujourd’hui l’Etat et l’industrie nucléaire veulent nous faire croire que tout est plus ou moins « terminé », aidés en cela par un silence complaisant des média, il est clair que l’ampleur de la catastrophe n’a pas fini de se révéler. Et, au Japon comme ailleurs, les dégâts continuent...
Les popu­la­tions loca­les, par­fois lais­sées sur place dans des condi­tions très pré­cai­res, et d’autres fois évacuées pour être relo­gées aux alen­tours dans de sim­ples bara­que­ments, conti­nuent de vivre au contact d’une forte radio­ac­ti­vité ambiante. Aux actions de déconta­mi­na­tion déri­soi­res s’ajou­tent des mesu­res plutôt illu­soi­res de radio­pro­tec­tion. Et de toute façon, que pour­rait signi­fier le fait de « déconta­mi­ner » quand tout est impré­gné de radio­ac­ti­vité ? L’abon­dance et la dis­per­sion des radio­élé­ments sont telles que les radia­tions ne peu­vent pas être « enle­vées » comme on essuie­rait une tache sur un vête­ment. Par ailleurs, les mesu­res de radio­pro­tec­tion mises en place sem­blent rele­ver bien plus d’une volonté de contrôle social que d’une hypo­thé­ti­que pré­ser­va­tion de la santé humaine.
Un grand nombre d’inter­dits et de res­tric­tions visent à empê­cher les gens, et sur­tout les enfants, d’aller dans les endroits consi­dé­rés comme les plus radio­ac­tifs. Par exem­ple, il faut : mar­cher sur le sen­tier en béton et non pas dans l’herbe qui est à côté ; ne pas sortir dehors ; aller jouer dans telle cours de récréa­tion « déconta­mi­née » ; mettre des bou­teilles d’eau aux bords des fenê­tres (visi­ble­ment pour stop­per les rayons gamma). Semblant par­fois rele­ver du bon sens, ces mesu­res ser­vent sur­tout à donner l’illu­sion qu’en res­pec­tant cer­tai­nes règles on vivra en bonne santé. Or, même s’il vaut mieux s’expo­ser quo­ti­dien­ne­ment à une dose de radia­tions la plus faible pos­si­ble, on se demande bien au vu de la situa­tion actuelle quelle dif­fé­rence cela fera au final. Ainsi, dans la mesure où la conta­mi­na­tion ambiante est forte, res­pi­rer l’air du dedans ou celui du dehors ne chan­gera sans doute plus grand chose. Et que dire des bou­teilles d’eau mises aux fenê­tres, ou entou­rant des aires de jeux ? Certes l’eau stoppe effi­ca­ce­ment les rayons gamma, et c’est pour cela qu’un réac­teur à l’arrêt est « noyé » sous dix mètres d’eau pour la main­te­nance, mais quelle peut être l’uti­lité réelle une bou­teille pleine d’eau d’à peine dix cen­ti­mè­tres de dia­mè­tre ?
Et il en est de même des mesu­res de radio­ac­ti­vité effec­tuées sur les ali­ments par diver­ses asso­cia­tions. Vouloir manger sans s’empoi­son­ner est bien natu­rel, mais dans le cas pré­sent il ne s’agit pas vrai­ment de cela. Comme la nour­ri­ture de la région est toute plus ou moins conta­mi­née, on finira tou­jours par s’empoi­son­ner en man­geant « local ». De fait, les mesu­res n’ont pour objec­tif final que de déter­mi­ner si les doses de radio­ac­ti­vité sont ou ne sont pas dans les normes offi­ciel­les. Or ces normes, mises en place par les Etats ou les asso­cia­tions mon­dia­les du nucléaire, n’ont jamais été faites pour garan­tir l’absence d’effets néfas­tes sur les êtres vivants (can­cers, mal­for­ma­tions, etc)(2).
On se rap­pel­lera au pas­sage que les normes de radio­ac­ti­vité admis­si­ble pour les habi­tants de la pro­vince de Fukushima ont été for­te­ment aug­men­tées depuis la catas­tro­phe (mul­ti­pliées par vingt !), afin que la majo­rité des popu­la­tions puisse rester sur place. Cela montre bien que ces normes ont pour but réel l’accep­ta­bi­lité sociale du nucléaire. En situa­tion « nor­male » (c’est à dire quand il n’y a pas d’acci­dent), les normes sont une réponse aux inquié­tu­des et aux refus aux­quels fait face l’indus­trie nucléaire en déli­mi­tant ce qui est « dan­ge­reux » de ce qui est « sans danger ». En limi­tant plus ou moins les pol­lu­tions radio­ac­ti­ves, les pou­voirs publics veu­lent mon­trer qu’ils se préoc­cu­pent de la santé des popu­la­tions, tout en garan­tis­sant évidemment la bonne marche des ins­tal­la­tions nucléai­res. Mais à Fukushima le masque est tombé, et il est devenu clair la norme auto­rise, en la léga­li­sant, ce qui est déjà exis­tant plutôt que de cher­cher à pré­ser­ver la santé des humains.
On per­çoit bien également les limi­tes que porte une oppo­si­tion au nucléaire qui se can­tonne à des mesu­res de radio­ac­ti­vité : on sait si on va être irra­dié, et à quel point -et sou­vent l’Etat le cache ou le mini­mise-, mais cela ne nous donne qu’une infor­ma­tion, et pas de moyen d’action effec­tif. De toute façon, le carac­tère « admis­si­ble » ou non des doses est fixé par les ins­ti­tu­tions, et vou­loir débat­tre sur ce point demande une exper­tise pous­sée qui exclut de fait une grande partie des popu­la­tions. On notera d’ailleurs, avec une cer­taine ironie, que l’aide appor­tée par la CRIIRAD aux asso­cia­tions japo­nai­ses de mesure de conta­mi­na­tion a été en grande partie sub­ven­tion­née par la région Rhône-Alpes, région la plus nucléa­ri­sée d’Europe ! La lar­gesse des sub­ven­tions de cette région est donc en lien direct avec l’indus­trie nucléaire qui contri­bue for­te­ment à sa richesse économique... Enfin, le carac­tère cyni­que de la ges­tion de cette catas­tro­phe est bien illus­tré par tout ces enfants que l’on fait vivre avec un dosi­mè­tre accro­ché au cou en per­ma­nence (sauf pour dormir). Ce dosi­mè­tre n’apporte évidement aucune pro­tec­tion -il en serait bien inca­pa­ble !-, mais offre la fausse garan­tie, par la connais­sance théo­ri­que de l’irra­dia­tion glo­bale reçue par son por­teur, de pré­ser­ver sa santé.
Tout ceci nous remet en mémoire une autre igno­mi­nie : les pro­gram­mes mis en place en Ukraine et Biélorussie par les nucléo­cra­tes du monde entier, et le CEA en tête, dans le but « d’aider » la survie des popu­la­tions vivant en ter­ri­toire conta­mi­nés suite à la catas­tro­phe de Tchernobyl. En fait d’aide, il s’agis­sait sur­tout de faire des études sur la vie dans ces ter­ri­toi­res et d’expé­ri­men­ter des métho­des de ges­tion sociale pour faire « accep­ter » aux popu­la­tions une situa­tion acci­den­telle. Et ceci, à la fois dans le cadre de la ges­tion de la catas­tro­phe de Tchernobyl, mais aussi dans le cas où une autre cen­trale explo­se­rait quel­que part dans le monde. En mon­trant que l’on peut « vivre » en ter­ri­toire conta­miné, les experts du nucléaire rela­ti­vi­sent (ou nient car­ré­ment) l’hor­reur de la pol­lu­tion radio­ac­tive. Ce qui permet déjà de tran­quilli­ser les gens vivant autour des ins­tal­la­tions nucléai­res. Ils pré­pa­rent aussi les popu­la­tions expo­sées dans le futur à un acci­dent nucléaire, à croire que celui-ci est sur­mon­ta­ble si on veut bien s’en remet­tre aux spé­cia­lis­tes qui connais­sent les solu­tions à adop­ter.
Mais la radio­ac­ti­vité se joue de ces mesu­ret­tes déri­soi­res, et déjà les effets de la catas­tro­phe se font sentir. Depuis quel­ques années les mala­dies de la thy­roïde ne sont plus réper­to­riées dans la région de Fukushima (visi­ble­ment les enfants qui veu­lent se faire soi­gner doi­vent aller dans d’autres régions). Les sta­tis­ti­ques sur les nais­san­ces igno­rent aussi cette région, et pour cause : le nombre d’enfants décla­rés « mort-né » est en forte aug­men­ta­tion, et, phé­no­mène curieux, on ne permet pas aux mères de voir leur enfant décédé en le sous­trayant à leur regard à la fin de l’accou­che­ment. Contrairement à l’intense bat­tage média­ti­que qui a suivi l’acci­dent, il semble qu’il n’y aura pas ou peu d’images des hor­reurs géné­rées par la catas­tro­phe nucléaire ; mais la réa­lité n’en est pas moins dra­ma­ti­que...
Nous ne pen­sons pas que le lob­bying auprès des ins­ti­tu­tions où l’acti­visme média­tico-citoyen auront une influence déci­sive sur la ques­tion nucléaire. En France, c’est l’Etat qui est nucléaire. Il en tire sa puis­sance poli­ti­que, mili­taire (la bombe ato­mi­que) et économique : l’indus­trie nucléaire et l’abon­dance électrique qu’elle permet son indis­pen­sa­bles au capi­ta­lisme fran­çais d’aujourd’hui. Seule une remise en cause radi­cale des bases de la société capi­ta­liste per­met­tra d’en finir avec le nucléaire !
Arrêt immé­diat du nucléaire, civil et mili­taire !
Organisation Communiste Libertaire – Lyon
1. - Mélange d’OXydes, c’est à dire d’ura­nium et de plu­to­nium. Il y a tou­jours du plu­to­nium dans un réac­teur en marche, mais quand on en rajoute au début, il y en a bien plus dans le réac­teur et s’il explose la conta­mi­na­tion est bien pire.
2. - De toute façon il fau­drait, pour être abso­lu­ment sûr de n’avoir aucun effet, qu’il n’y ait aucune pol­lu­tion radio­ac­tive !

Portfolio

mardi 25 mars 2014

Virez les fachos et les Cocos de Die.



Des Élections municipales  pour rien ?
Scénario écrit à l’avance. Rappel : Les média oligarchiques ont truqué la primaire socialiste en imposant Hollande comme candidat de l’oligarchie, grâce à la trahison de Montebourg dont les voix pipées à gauche auraient du aller logiquement à Martine Aubry, qui semble avoir, elle, une colonne vertébrale à défaut d’un anticapitalisme indémaillable.  
(Photos : destruction de 26 logements par l'UMP, le PCF, Intermarché et  l'Office HLM Drômois-ODH, complices à Cocause-Die )
C’est ainsi qu’une majorité de gauche devient en un tour de bonneteau une majorité de droite ! Pis que Sarkozy qui lui défend logiquement sa classe de bourgeois. Chacun connaît la suite : à chaque jour sa pantalonnade, reculade après reculade devant CAC 40 et MEDEF : la honte sans phrase, tellement attendue qu’on en reste coi. Un boulevard pour le retour des pétainistes déguisés en mère grand du petit chaperon rouge, en dépit d’une presse bien pensante qui nous répète que, non, le vilain méchant loup a limé ses canines : il n’est plus fasciste, seulement raciste, démagogique, irresponsable, d’extrême droite : tous les ingrédients remis au goût du jour !
La gauche (toutes les gauches) va prendre une volée aux municipales.
Les banques continueront à spéculer à nos dépens. Les mandarins étatiques à produire paperasse et déficit. Nos patrons à traîner les pieds à la Bourse plutôt qu’à exercer leur gouvernance : 33 000 robots industriels en France contre 168 000 en Allemagne. Moins que l’Italie ! Cherchez l’erreur. Là est pourtant le secret des exportations pour payer notre pétrole. Le problème de fond est encore plus grave. 82 % des actifs sont salariés : ils devraient donc gouverner économie et politique à leur profit. Pourquoi en sont-ils privés ? Dans cet enlisement de la République, aucun parti ne s’interroge sur les tares profondes du système municipal, quand tous en profitent. Après le vote pourtant, toute relation vivante avec les citoyens disparaîtra immédiatement dans les sables mouvants du tsunami médiatique soporifique et marchandisé, de la délégation de pouvoir étanche, de l’inertie bureaucratique de nos chers (en euros) services publics. Rendez-vous dans cinq ans pour la même comédie électorale, avec un peu de chance on repassera à gauche. A moins que, d’ici là ?
Que faire ? Occuper nos places Tarir ou Maïdan par des barricades ? Trop de morts pour des résultats trop incertains. La clé de la situation est à notre avis dans le mode de désignation des maires et des conseillers municipaux. Au delà de quelques milliers d’habitants, la constitution actuelle est une machine à produire des mandarins, à édifier une pyramide oppressive, opaque, truqueuse. Bien entendu chacun a croisé au moins un élu honnête dans sa vie. Tous nos braves élus ne sont ni Balkany ni Dassault ni DSK, ni Leewenberg, etc. Il ne s’agit donc pas seulement d’un problème d’éthique personnelle des candidats. C’est le système lui-même qui est en cause et qui vicie les individualités qui s’y engagent. Un conseiller municipal représente de 10 à 500 électeurs selon le lieu où il vote. Impossible d’être contrôlé par 500 électeurs inconnus. La contradiction dialectique entre le corpusculaire (individuel) et l’ondulatoire (social) ne peut agir. Il faudrait instituer partout un même taux de représentativité : un élu pour deux cents électeurs sur tout le territoire national, quelle que soit l’importance de la commune. Grâce au relais de comités de quartier d’habitants, se réunissant régulièrement, proposant et contrôlant en permanence ses élus de base, les révoquant au besoin en cas de maldonne. Sinon, l’épreuve des municipales une fois franchie grâce à la maîtrise - certes relative - des techniques de réélection, bilans truqués, pommade, promesses, sourires aux pépés mémés, martelage médiatique, etc., il ne reste comme décideurs que le Maire potentat, deux trois adjoints, deux ou trois hauts fonctionnaires, petit comité qui décide de tout. L’oeil fixé sur les sondages, le fessier vissé au matelas des services innombrables qui amortissent les chocs, ces mandarins profiteront des menus ou gros avantages plus ou moins licites liés à leur fonction en répétant les normes obsolètes de la gestion pépère.
Dans les villes, en six ans (2006-2012), les dépenses de personnel des collectivités locales ont augmenté de 34,5 % (Le Monde du 21 /02 /14) ! Pour quel service en plus ? Les actionnaires ne sont pas les seuls à ponctionner la plus value produite par les salariés ! Le secteur public absorbe ici 56 % du PIB, 10 % de plus que nos voisins. Le pis est que ce dispositif obèse empêche toute idée un peu originale de franchir le seuil des hôtels de ville. Grands élus et hauts fonctionnaires, quelles que soient leur qualité humaine initiale, sont digérés par le système pervers et sécrètent doucereusement une seconde classe sociale exploiteuse, enfouie dans sa langue de bois, sa viscosité, sa technocratie protectrice des situations acquises, rabâchant les mêmes âneries d’un faux savoir fossilisé, les mêmes mensonges démagogiques, le même conformisme obtus. Dans une ville d’extrême gauche, le maire me dit avoir concédé les repas des cantines à une boîte privée : ça lui coûtait deux fois moins cher ! Dans une autre ville de même couleur, en trente ans les effectifs sont passés de 400 à 1000, pour un service sensiblement équivalent ! Au fou !
La tâche la plus importante d’une ville est son urbanisme car il conditionne vitalement l’épanouissement de chacun comme la solidarité de tous et il durera des décennies. L’ensemble des constructions de l’hexagone est aujourd’hui aligné sur le conformisme le plus misérable : il s’agit de bâtir le plus bêtement du monde de l’antiville,  de l’Apartheid social, des quartiers résidentiels les plus simples qui soient, (afin que les trois gros du bâtiments ne voient jamais leur cash flow descendre au dessous de 15 %). Chacun sans pouvoir choisir est enfermé dans la même cellule orthogonale qui réprime son imaginaire. Modèle unique. Après une décennie de contestation bienvenue, avec l’union de la Gauche, le corps des architectes s’est effondré dans cette horreur économique, alignant sa médiocrité sur celle des vedettes que les mêmes médias oligarchiques lui imposaient comme des parangons d’inventivité quand celle-ci avait rendu l’âme dès les Grands Projets du Président, les Grands Prix usurpés, aujourd’hui dans un Grand Paris totalement contracyclique. Menacée d’apoplexie, la région parisienne devrait en effet courageusement bloquer son développement et commencer sa patiente reconstruction à visage humain, en desserrant sa démographie excessive. En premier lieu en traitant ses grands ensembles que le monstre étatique de l’ANRU démolit dans l’unique but de virer les HLMiens, en remplaçant les grandes barres par de plus courtes, cette fois digicodées par Valls, baptisées miniplots par un autre génie du verbe creux.
Pour sortir de cette mécanique anti-écologique délétère, il conviendrait d’engager un vrai débat permanent sur la ville, en bas, chaque projet d’architecture étant exposé pendant deux mois dans une maison de quartier, avant d’accorder tout permis de construire, pratiquant ainsi une pédagogie progressive du projet, les habitants contrôlant la mise en oeuvre de leur confort, les architectes partageant enfin avec eux leur culture de l’espace solidaire. L’ébauche du corpus de savoir nécessaire à l’édification d’une telle ville organique et solidaire existe, il a été expérimenté dans les années 70 dans les banlieues ouvrières, il faudrait seulement le réinvestir en repoussant les censures du secteur productif et du fric facile, l’embarras gastrique des réglementation inutiles et tueuses de créativité architecturale. Il faut enfin libérer la forme. Les autres domaines de l’activité municipale nécessiteraient une même révolution patiente et obstinée du bon sens et de l’invention altruiste. Mais les « grands maires » créent leur fief de roitelet, tels Fabius en Normandie, Colombus à Lyon, Brancaleone en Seine Saint Denis, etc. De véritables maffias tiennent les rênes et contrôlent la moindre décision, la moindre élection, ou tu te soumets ou tu disparais de la scène. Ce sont leurs députés dociles qui feront les lois, éliront le gouvernement. Ils sont les inévitables produits de ce système municipal qui génère l’hydre bureaucratique national, l’absurdité ubuesque et la dérive aveugle dans l’art de fabriquer du vent et de l’impéritie. L’oligarchie manipule à son profit vorace ce système obèse et paralytique en modulant par ses sondages et médias les courants d’opinions, la trahison banale venant huiler les rouages à chaque élection. En passant compromis avec la classe bureaucratique, elle gagne la guerre de classe et prolonge son règne délétère au-delà du raisonnable. Le second volet de cette révolution démocratique urgente (la véritable sixième République, au-delà des leurres montebourgeois) consiste dans l’amaigrissement progressif des services bureaucratiques. Petit à petit, ils devraient être remplacés, comme la Suède l’a expérimenté, par des entités autogérées et concurrentielles. Reclassant les fonctionnaires, à égalité d’avantages, elles passeraient contrat avec un appareil politique léger des mairies pour fournir à la population des services au moindre coût, rejetables en cas de défaut de fabrication.
Si elle veut éviter le basculement néo fasciste ou néo communiste, la France devrait sortir enfin de l’ornière oligarcho-bureaucratique pour engager une longue marche vers l’autogestion de l’économie par l’extension des pouvoirs des comités d’entreprise au moyen d’une loi adéquate, par la création dans les banques de conseils de surveillance paritaires entre salariés et titulaires de comptes élus. Dans la perspective historique il s’agit sur le tronc commun post marxiste de l’abolition de la propriété privée des moyens de production, d’intégrer le sérieux gestionnaire de la gauche réformiste comme l’irrédentisme antiétatique du courant anarchique, en rejetant la tendance à la capitulation des premiers et l’évaporation chimérique des seconds ! Facile !
Les IndignéEs du Diois

vendredi 14 mars 2014

Faire barrage au PCF autoritaire...



Placer l’écologie au cœur du projet communiste libertaire
Non seulement la crise écologique met en cause tous les grands équilibres de la planète – dérèglements climatiques, pollutions chimiques et radioactives qui pèsent sur la biodiversité, etc., – mais ses conséquences probables vont être dramatiques pour l’humanité elle-même : risques cruciaux de crises alimentaires, risques sanitaires pour les générations futures, migrations forcées de populations, etc.
Face à cette crise les luttes de défense de l’environnement au sens large ne sont pas à la hauteur. Même si lutter contre une centrale nucléaire, contre une industrie qui pollue l’environnement, contre la construction d’une autoroute ou d’un aéroport supplémentaire est légitime et nécessaire, le cumul de ces luttes ponctuelles n’apporte pas de réelle solution à la crise écologique. A ce jour on assiste simplement à un mouvement de délocalisation des industries polluantes et au développement d’un capitalisme vert dont la seule motivation est de créer de nouvelles opportunités de profits pour les capitalistes.
Une conception de l’écologie limitée à la défense de l’environnement ne fera guère que ralentir la destruction de la planète. Les activités humaines doivent être totalement réorientées. Dans son congrès d’Agen en 2006, Alternative libertaire affirmait à juste titre : « face au défit écologique, trois révolutions sont nécessaires » – révolution dans le commerce international, révolution dans les modes de consommation, révolution dans les modes de production.
Nous savons qu’au sein de la société capitaliste, aucune avancée significative dans ces indispensables transformations des sociétés humaines ne sera possible. Les inégalités sociales sont en fait à la racine de ces sociétés humaines destructrices de la planète. C’est pourquoi l’anticapitalisme est indissociable de la lutte écologiste. Bien entendu nous parlons d’un anticapitalisme qui ne vise pas un simple changement à la tête de l’État, tel celui des partis staliniens qui ont bâti dans les anciens pays dits « communistes » un capitalisme d’État encore plus destructeur pour l’environnement. Nous parlons d’une remise en cause profonde du capitalisme par l’autogestion généralisée de l’économie et de la société. Celle-ci doit nous pousser à revoir complètement le modèle d’organisation sociale. Il s’agit de redimensionner le développement des sociétés humaines pour permettre une adéquation entre les capacités productives et les besoins locaux. Plusieurs réflexions sont à mener pour ne pas se satisfaire de simples critiques de pure forme mais questionner le pseudo confort dans lequel le système capitaliste nous installe. Loin d’adapter offre et demande par tous types de mécanismes de contrôle tel que les marchés, il faut s’atteler à restaurer les liens directs entre producteurs/trices et consommateurs/trices et résoudre l’adéquation de la production au besoin social et sociétal.
Pour apporter une contribution significative à la lutte écologique Alternative libertaire doit :
- démontrer le lien entre les luttes contre la société inégalitaire et les luttes écologiques ;
- analyser en profondeur les contraintes et les mutations du capitalisme. L’analyse doit inclure aussi bien des considérations économiques et écologiques et que culturelles – le « capitalisme cognitif » –, le propre de ce système étant de transformer tous les aspects de la vie en marchandise ;
- porter les préoccupations écologiques dans l’ensemble du mouvement social : dans les luttes syndicales, pour le logement, pour la santé… Car nous savons que l’opposition qui peut survenir entre certaines luttes écologiques et, par exemple, certaines luttes pour l’emploi, est la conséquence d’une non-remise en cause des intérêts des capitalistes et pas d’une prise en compte des intérêts réels des travailleuses et des travailleurs. Il est fondamental de s’armer théoriquement pour porter une conception de l’écologie transversale à toutes les luttes sociales. Proposer des solutions clef en main n’est pas forcément du ressort d’une organisation politique, mais porter le débat au sein des organisations syndicales, quitte à pointer certaines contradictions, doit l’être. Il faut également œuvrer à radicaliser la conscience écologique qui se développe sur fond de capitalisme vert, en dehors de tout sectarisme. C’est une condition indispensable pour construire une intervention de masse ;
- décrire et faire connaître les alternatives en actes même imparfaites (scop, amap, etc.) en intégrant la dimension écologique dans la réflexion. Une entreprise autogérée pourra limiter les conséquences sanitaires pour les travailleuses et travailleurs et celles pour l’environnement sans pour autant les supprimer. La dimension transversale de la réflexion est une priorité ;
- être actrice d’une révolution culturelle mettant à bas toute forme de consumérisme, prônant dès aujourd’hui des éléments de mode de vie et de travail alternatifs à ceux qu’impose la société capitaliste. En premier lieu, AL doit acquérir une véritable culture collective écologiste ;
- porter une réflexion sur la place de l’humanité sur la planète, dépendant physiquement et psychologiquement de ses rapports avec le reste du monde vivant et ne pouvant vivre durablement en se plaçant « en dehors » du monde vivant. Celle-ci n’a d’avenir qu’en tant qu’élément au sein du monde vivant et intégré dans un équilibre écologique retrouvé. Les débats sur l’empreinte de l’activité humaine ne fait que commencer. Le concept de décroissance, très en vogue dans les milieux écologistes, ne doit pas conduire à une alternative entre croissance et simplicité volontaire. Le principal écueil est l’absence d’articulation entre la théorie et la pratique. Ceci vient du fait qu’il n’y a plus à l’heure actuelle de réel mouvement écologique structuré au sein du mouvement libertaire. AL doit donner tout son sens à la remise en cause du productivisme et avancer en se basant sur ce qui existe déjà.
Le capitalisme, après avoir inventé le concept de développement durable qui affirme pouvoir concilier l’économie, la croissance, le social et l’environnement par l’utilisation de nouvelles technologies, veut poursuivre sa régénération, après sa phase néolibérale, via le développement de l’économie verte. En effet, à la conférence Rio+20, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a introduit la marchandisation globale de la nature. Elle prétend donner une valeur marchande à tout environnement matériel ou immatériel. Lors de cette conférence, l’incapacité du concept de développement durable à résoudre les contradictions du capitalisme a été actée. Pour lancer un nouveau cycle de croissance il est question d’étendre la logique du marché du droit à polluer en attribuant une valeur au vivant et au monde minéral avec un système de compensation aux destructions de la nature. Il faut appréhender ce nouveau combat et l’organiser.
Pour avancer face à tous ces enjeux, Alternative libertaire se dote d’un plan de travail pour les deux ans à venir, dont la réalisation sera suivie par le nouveau secrétariat d’intervention Écologie – transformation de l’ancienne commission écologie – créé lors de ce congrès.
Alternative libertaire demande de faire barrage aux PCistes  à Die comme ailleurs. Le PCF ne porte plus aucun des idéaux, ni des travailleurs, ni des classes opprimées, ni de l’émancipation de toutes et tous. No Pasaran. Faire barrage à Leewenberg le petit (L.P.) est un devoir de notre lutte.
- Archinov.

jeudi 13 mars 2014

Les travailleurs du spectacle en lutte...

Manifestations des travailleur-se-s du spectacle en lutte

Gagnons de nouveaux droits !

Jeudi midi : la manifestation des intermittents du spectacle après s’être rassemblée devant le MEDEF et s’être fait gazer au World Trade Center s’est dirigée vers l’agence Pôle-emploi des intermittents en bas de la rue Duverger où elle stationne depuis plus d’une heure. Certains sont entrés dans l’agence . La police casquée et armée est présente en nombre .
Une AG dans l’après-midi décidera des suites à donner à cette mobilisation.
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A Paris :
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6852

Nous ne voulons pas être sauvés !

Paris 13H M° République, ligne 8 direction Balard sur le quai, rdv pour une action collective, prévoir sandwichs et boissons, à l’appel de ceux qui ont appelé depuis le début du mouvement aux actions et manifestations : Cgt Spectacle, Cip-IDF, Sud Culture, Syndeac. Nous partirons au plus tard à 13H15.
14h, une étape à la Madeleine

16h Occupation de la cour des comptes, 13 Rue Cambon.
Le déficit de l’UNEDIC masque les profits du patronat


Le soir, apéro, assiettes et causeries, 3 rue d’Aligre, Paris 12ème, où la Commune libre d’Aligre héberge nos activités après que la Ville de Paris nous ait contraint à quitter un local sans nous reloger…., retrouvons pour dresser ensemble un état des lieux, découvrir le 32ème n° de L’Interluttants, causer de la suite.
La négociation Unédic est reportée au 20 mars par le MEDEF…Ne nous laissons pas démobiliser par les manoeuvres patronales. Exprimons nos revendications, utilisons ce délai pour amplifier la mobilisation !
Les intermittents du Diois

mercredi 12 mars 2014

La Gauche Extrême dans les choux...

Philippe Poutou, désormais porte-parole du NPA, ici en juillet à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).Municipales : l’extrême gauche à la peine s' allie avec L' ennemi historique : le PCF.

Philippe Poutou, désormais porte-parole du NPA, ici en juillet 2013 à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
A moins de deux semaines du premier tour des municipales, les temps sont durs pour l'extrême gauche. Le Nouveau parti anticapitaliste ne sera ainsi présent que sur 85 listes, contre près de 200 en 2008 pour la Ligue communiste révolutionnaire. Et il n'y aura pas de candidat estampillé NPA dans beaucoup de grandes villes de France dont Lyon, Strasbourg ou Marseille. « Cela suit la courbe globale du NPA, reconnaît une des porte-parole du parti, Christine Poupin. L'idée est de faire en sorte que s'exprime une opposition de gauche à la politique du gouvernement et du PS en général. On ne cherche pas un rapport de forces pour participer ensuite à une majorité avec les socialistes. »

Au premier tour, le 23 mars, le NPA, qui a 80 conseillers municipaux sortants, part soit en autonomie, soit en union avec d'autres forces politiques de gauche. Dans les arrondissements populaires de Paris, à Lille ou Saint-Denis, le parti trotskiste a réussi à constituer des listes essentiellement issues de ses troupes. A Bordeaux, c'est l'ancien candidat à la présidentielle Philippe Poutou qui mène campagne. A Perpignan, Metz ou Angoulême, le NPA a rallié le PCF ou le Parti de gauche. A Poitiers, comme dans quelques autres villes, il fait équipe avec EELV.
Ces difficultés ne sont pas surprenantes pour un parti en crise depuis plusieurs années. Le NPA ne compte plus qu'entre 2 500 et 3 000 adhérents et a perdu, en 2012, son financement électoral, soit 900 000 euros annuels acquis en 2007. De l'argent, assurait à l'époque la direction, qui ne servait pas au fonctionnement du parti mais qui était réservé au financement des campagnes électorales. Résultat : le NPA a lancé à l'été 2013 une souscription avec l'objectif de récolter un million d'euros. Six mois plus tard, le parti assure avoir obtenu 360 000 euros. Une faible somme qui pourrait compromettre ses chances d'être présent partout aux européennes.
"Une campagne pour planter le drapeau"
Elue municipale de la ville, Nathalie Arthaud a voté le 6 mai à Vaulx-en-Velin. Photo Emmanuel Foudrot/Reuters
Elue municipale de la ville, Nathalie Arthaud a voté le 6 mai à Vaulx-en-Velin. Photo Emmanuel Foudrot
A contrario, la secte Lutte ouvrière semble mieux résister même si sa participation aux municipales reste faible. Pour le 23 mars, LO a décidé de faire cavalière seule. « Ils sont dans une campagne strictement nationale et d'auto-affirmation, regrette Mme Poupin. C'est une campagne pour planter le drapeau. » Une stratégie différente de celle de 2008 où le parti avait opté pour des listes en autonomie et en union, ce qui avait notamment permis à sa porte-parole Nathalie Arthaud de se faire élire à Vaulx-en-Velin (Rhône) en alliance avec le PCF. Cette année, l'ancienne candidate à la présidentielle ne rempile pas et préfère se consacrer aux européennes où elle se présentera en Ile-de-France.
Le parti de Mme Arthaud sera présent dans 178 communes dont une majorité de villes de plus de 100 000 habitants. En 2008, le parti d'Arlette Laguiller avait monté 118 listes et présenté des candidats sur 70 listes d'union. Selon sa porte-parole, 2014 est un meilleur cru que 2008 en nombre de candidats : 8 300 contre 5 000 — une performance quand on sait que le parti revendique 8 000 encartés.
LO, qui compte 79 conseillers municipaux sortants, souhaite permettre à « tous ceux qui sont écœurés par la politique de François Hollande de le dire et de montrer qu'il y a une opposition ouvrière dans ce pays ». L'objectif ? « Faire entendre la colère des travailleurs, explique Mme Arthaud. Ce gouvernement est un ennemi des travailleurs et il faut le combattre avec autant de force que s'il s'agissait d'un gouvernement de droite. »
La porte-parole de LO est claire : « Notre objectif n'est pas d'avoir des élus – auquel cas mieux vaut faire des listes d'union. Mais quand on a la parole, il faut la prendre et lever ce drapeau pour faire entendre la voix des travailleurs. » Pour Mme Arthaud, les municipales et les européennes ne forment qu'une « seule et même campagne » et sont l'occasion de promouvoir les revendications de son parti : interdiction des licenciements, échelle mobile des salaires et levée du secret des affaires. Petit problème, il n' y a plus de travailleurs. Et la dictature du Prolétariat ne fait plus bander personne.
Eva  pour les IndignéEs  du Diois