Le moonwalk, est le pas de
danse popularisé par Michael Jackson, où le danseur paraît avancer mais en fait
recule. Difficile à exécuter (essayez et vous verrez). Il semble que presque
tous nos partis politiques s’y frottent dans la perspective des élections
municipales du printemps prochain. Il est même possible de ressentir que
beaucoup verraient d’un bon œil le report de cette échéance, tant l’électorat
regimbe.
Revue de détail.
Grande inquiétude au Parti
Socialiste (inexistant sur Die, même avec la présence de Ghislaine Ribard, Mme
Bizouard ayant déserté cette chapelle ), qui prend baffe sur baffe lors des
élections partielles qui ont suivi la victoire de 2012. Hantise (récurrente on
le verra) de la montée des résultats du Front National. Crainte des effets des
désillusions créées par la politique du gouvernement : certes, François
Hollande n’avait pas promis grand-chose, mais tout de même. La tentation de ses
électeurs de rester au chaud en mars est grande.
Inquiétude partagée par
les écologistes d’EELV, déçus eux aussi (Transition énergétique,
fiscalité écologique, fermeture de Centrales atomiques, etc…) sujets à des
tourments internes dont le départ de Noël Mamère est l’expression la plus
médiatisée, tandis que les élus Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé apparaissent
pour ce qu’ils sont : des personnes de convictions malmenées par les
socialistes...et encore non virées comme Mme Delphine Batho.
Tourments aussi au Front de Gauche, où les invectives de Jean-Luc Mélenchon
l’enferment dans une posture protestataire, violente et catastrophiste, ses
propositions de solutions exaspérantes étant passées à l’as par le tamis
médiatique. Qui plus est, son féroce mais roboratif sens de l’humour dans la
formule s’est fait plus discret. Reste la formule. Mais les tourments du Front
de Gauche ne se résument évidemment pas au positionnement de Mélenchon :
l’attelage Parti Communiste - Parti de Gauche bat de l’aile, le premier
cherchant dans des alliances à géométrie variable à sauver le plus possible de
ses élus, le second, qui a peu, insistant sur l’incompatibilité d’alliances
avec le Parti Socialiste. Moyennant quoi il est probable que le PCF (Mr
Leewenberg) continuera de se faire raboter par le PS, comme se font raboter depuis
1981 tous les alliés du PS (le reliquat stalinien de Die devrait cette fois
trépassé) . Le Parti de Gauche risque de se laisser enfermer dans une posture
jusqu’auboutiste et contestatrice sans projet. L’attelage opportuniste se reconstituera
probablement pour les élections européennes de mai, bien obligé, mais il
demeure que le Front de gauche de Mme
Morel-Darleux qui se veut plus écolo que les écolos, en tant qu’alternative crédible au « solférinisme » n’existe
plus. Même si elle s’évertue de piquer des idées écologistes depuis deux ans de
Gorz à Kempf.
Dans le contexte des
élections municipales, les partis d’extrême gauche ont toujours eu un rôle plus
que marginal. Tout indique que la tradition sera respectée.
A droite, le moral n’est guère meilleur. A l’UMP (de Georges Berginiat), le ballet des chefs devient étourdissant
(au sens de fatigant) et devient quadrille, Copé, Fillon, Juppé, Sarkozy, voire
de plus menues boutiques. Le Front National peuple les cauchemars des
ex-gaullistes : compatible (avec Mr Sanchez) ? Pas compatible ? Si compatible,
l’électeur va préférer l’original à la copie. Si pas compatible, risques de
seconds tours en triangulaires assassines. Le tout accompagné d’un néant
propositionnel qui ferait passer la rue de Solférino pour fontaine à idées.
« Le centre n’est pas le milieu… »
L’UDI péniblement
accouchée (à domicile ?) autour de Jean-Louis Borloo tente de ressusciter
un centre droit, au visage plus aimable qu’une UMP à droite toute. Et tente de
se pacser avec le MoDem de François Bayrou (et à Die de Mr Trémolet), dont on sait qu’il se veut au milieu,
comme disaient les Guignols de l’info, ni de droite, ni de gauche. C’est-à-dire
de droite, toute, sauf exception locale ? Dans une élection locale, la
famille « centriste » a toujours eu l’ambition de préserver les
sièges de ses élus, tentant juste, au gré des vents, de grappiller des places
supplémentaires… Il en sera de même cette fois-ci, avec l’amusant quoique
marginal, amusant parce que marginal exercice de grand écart entre ses élus
alliés ici avec des majorités socialistes (Dijon, Lille, Lyon…), là avec l’UMP
de Droite.
Reste le Front National. Pas de moonwalk pour lui, qui a un faible
historique pour le genre musique militaire, et qui risque d’être le principal
bénéficiaire de la morosité et du fatalisme populaire.
Il faudra aller voter. Pour la gauche aérée, nouvelle et progressiste au
sens large au second tour. (Une gauche mortifère, clanique et sectaire qui nous
gave depuis 20 ans à Die avec ses alliances PS-PCF-POI est morte en perdant Die les dernières municipales). Pour la
gauche écologiste et ses associés (associations, syndicats, familles, etc…) au premier, là où elle sera présente, tout
reste à inventer. Mr Jouve saura il
faire la synthèse ? Sans l’enthousiasme que donnerait la
perspective de lendemains plus chantants. Mais au nom de la raison, pour éviter
le pire.
cahateauravel@gmail.com
pour « les Indignés du Diois »
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