vendredi 31 mai 2013

Front de Gauche ou Front National : même combat des extèmes contre l' émancipation des citoyens...



Quand les batailles de chiffres oblitèrent le fond …

- Front de Gauche et anti-mariage gay dans la rue pour le 1er anniversaire de Hollande. Rassemblement contre l'austérité du Front de gauche à Paris, défilés des opposants au mariage gay qui ne désarment pas malgré l'adoption de la loi: François Hollande s'apprête à fêter, plus contesté que jamais, le premier anniversaire de son élection à la présidence. Frederick Florin
Rassemblement contre l'austérité de la gauche radicale à Paris, défilés des opposants au mariage gay qui ne désarment pas malgré l'adoption de la loi: François Hollande s'apprête à fêter, plus contesté que jamais, le premier anniversaire de son élection à la présidence.
Alors que le chef de l'Etat «célébrera» lundi sans tambour ni trompette sa victoire le 6 mai 2012 contre l'ancien président Nicolas Sarkozy, les partisans du Front de gauche (FG) menés par le tribun du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon organisent une «marche citoyenne» à Paris, présentée comme une démonstration de force contre «l'austérité, la finance et pour une VIe République».
Ces derniers mois, et au fur et à mesure de la dégradation de la situation économique et des fermetures d'usines en France, M. Mélenchon a concentré ses attaques contre l'exécutif socialiste au point que les socialistes ne considèrent plus désormais la gauche radicale comme un allié.
Il a ainsi éreinté une nouvelle fois le chef de l'Etat dimanche, le considérant comme «l'une des causes de la crise, comme Mme Merkel et les autres dirigeants européens qui ont fait le choix de l'austérité».
Le député européen a répété qu'il était prêt à être Premier ministre pour une «cohabitation de gauche» avec «un président qui dit qu'il n'est plus socialiste et un Premier ministre qui confirme qu'il est de gauche».
«Je pense qu'on va arriver à être 100.000», a déclaré Jean-Luc Mélenchon pour qui «à 100.000, c'est un triomphe», car «François Hollande a tout divisé, le front syndical, les forces politiques de gauche et nous luttons contre tout ça».
L'expression «coup de balai» employée par l'ancien candidat FG à la présidentielle avait créé la polémique, refroidissant plusieurs personnalités qui auraient pu être tentées de battre de le pavé parisien.
Parallèlement, les opposants à la loi ouvrant le droit au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels manifestent à Paris et dans plusieurs grandes villes de France.
Malgré le vote définitif de la loi et les sondages indiquant que deux tiers des Français sont opposés à la poursuite de la contestation, les organisateurs de la «Manif pour tous» ne veulent pas s'avouer vaincus.
Samedi, un millier d'entre eux ont ainsi défilé à Strasbourg (est) pour mettre en garde le gouvernement contre toute tentation d'autoriser la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA). Deux sujets non évoqués pour l’instant.
Les opposants au mariage gay, dont les rassemblements importants ont souvent été émaillés d'incidents créés par des groupuscules d'extrême droite, cherchent à poursuivre leur mouvement alors que les premiers mariages entre couples homosexuels pourraient être célébrés dès juin.
De son côté, le gouvernement, qui ne prévoit pas dans l'immédiat de nouvelle grande réforme sociétale, s'applique à donner l'image d'un état-major en ordre de bataille pour s'attaquer aux problèmes économiques.
Lundi, le chef de l'Etat et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault réunissent un séminaire de travail pour préparer les «mois qui viennent» selon la porte-parole du gouvernement.
Thèmes abordés: le redressement des comptes publics, le soutien à l'activité économique, la lutte contre le chômage, mais aussi l'accès au logement, à la santé et la question des retraites.
Premier président de gauche depuis François Mitterrand (1981-95), le socialiste se trouve un an après à la tête d'un pays au bord de la récession. Faute de vrais choix politiques (combien de milliards de Fraude Fiscale).
Le taux de chômage, à 11% en mars, ne finit pas de grimper et l'objectif de l'inversion de la courbe d'ici fin 2013 semble inatteignable. La croissance quasi nulle a aussi amené à reporter l'objectif de réduire le déficit à 3% du PIB dès 2013 en dépit d'une politique de «sérieux budgétaire».
Avec près de trois quart des Français se déclarant «mécontents», pour des raisons diverses voire opposées, François Hollande est devenu le président le plus impopulaire au terme d'un an de mandat.
Les opposants au «mariage pour tous» se sont rassemblés dans plusieurs villes de France dimanche, une répétition avant la manifestation du 26 mai pour obtenir (vainement) le retrait de la loi ouvrant le mariage aux homosexuels.
Le texte a été définitivement adopté par le Parlement fin avril mais certains parlementaires de droite ont saisi le Conseil constitutionnel qui a un mois pour se prononcer. D'ici là, les opposants continuent de faire pression contre la première réforme sociétale de François Hollande.
A l'appel du collectif «La manif pour tous», de 15.000 à 35.000 personnes, selon la police ou les organisateurs, se sont rassemblées à Paris, criant «François, ta loi on n'en veut pas».
«Des lois qui avaient été votées et qui avaient été retirées, il y en a eu plusieurs dans l'histoire récente. Nous ne sommes absolument pas désespérés, bien au contraire, et nous pensons que M. Hollande finira par entendre les Français», a dit Ludovine de la Rochère, présidente du collectif.
Des Grands-parents, parents et enfants étaient rassemblées sur une esplanade, près de banderoles proclamant «Tous nés d'un homme et d'une femme - Non à la marchandisation des femmes» ou encore «La manif pour tous - On veut du boulot, pas du mariage homo».
A Lyon où se trouvait Frigide Barjot, une des principales porte-paroles du mouvement, ils étaient entre 9.000 à défiler dans le centre ville et le long des berges du Rhône. «C'est formidable…», s'est écriée Mme Barjot à propos du nombre de manifestants, estimant qu'après le vote de la loi «le pays connaît un moment de tension que seul le président de la République peut apaiser».
Sous une marée de drapeaux tricolores, blancs, bleu et rose, les couleurs de la Manif pour tous, et en musique, les manifestants ont repris les slogans traditionnels des opposants au mariage homosexuel.
Si certains se voulaient humoristiques comme ce «Adam et Eve, pas Adam et Yves», et le ton bon enfant, la manifestation était clairement hostile au gouvernement avec pour cibles la ministre de la Justice Christiane Taubira et le président François Hollande.
A l'issue de la manifestation, Mme Barjot a affirmé que le mouvement allait se poursuivre, notamment lors de la grande manifestation nationale du 26 mai, si le président de la République «n'ajuste» pas la loi.
Selon elle, il faut en retirer les mesures sur la filiation et l'adoption pour ne retenir que l'union civile entre personnes du même sexe.
A Montpellier où doit être célébré le premier mariage homosexuel en France, 1.400 personnes, selon la police, ont défilé dans les rues. Parmi elles, le porte-parole de «La Manif pour tous», Xavier Bongibault.
«Je suis là pour rappeler à Mme le maire et au président de la République que leur ambition de rentrer dans l'histoire ne peut pas se faire au détriment des enfants, des familles et de la France», a-t-il dit.
La présidente du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin, a rejoint le cortège qui a défilé à Rennes en chantant La Marseillaise. Selon Mme Boutin, la manifestation anti-mariage homosexuel était destinée «à donner un signal supplémentaire au président de la République pour qu'il retire cette loi» Les manifestant scandaient: «Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d'hétéros». Ils criaient aussi: «Un papa, une maman y'a pas mieux pour les enfants», «On ne lâchera rien» et «Hollande ta loi on en veut pas».
A Dijon, il y avait 1.000 manifestants et à Lille 700. D'autres manifestations se sont déroulées samedi à Strasbourg et à Châlons-en-Champagne (Marne).
- Marche citoyenne : 30.000 manifestants selon la préfecture de police. Le Front de Gauche en revendiquait 180.000...
La manifestation «contre l'austérité, contre la finance et pour une VIe République» du Front de gauche a réuni dimanche 30.000 participants à Paris, a annoncé à l'AFP la préfecture de police de Paris (PP), qui ne donne pas habituellement de chiffrage des manifestations politiques,
Le Front de gauche et de Jean-Luc Mélenchon avait revendiqué 180.000 participants un peu plus tôt entre la place de la Bastille à Paris et la place de la Nation.
Vendredi l'ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012 avait dit que 100.000 participants «serait un triomphe».
La marche citoyenne organisée dimanche à Paris pour protester contre la politique d’austérité a réuni 30.000 selon la préfecture de police.
«Une ridicule provocation» : Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, a estimé dimanche que ce nombre était «une ridicule provocation d'un ignorant qui ne connaît même pas la contenance des places et rues de Paris» et que Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur était «aux abois»
Un peu plus tôt, Jean-Luc Mélenchon, pour qui «un moment de légende de la gauche vient de s'écrire dans la rue», avait évalué à 180.000 le nombre de manifestants entre Bastille et Nation. Vendredi, il avait déclaré qu'à 100.000 manifestants «ce serait un triomphe»
«Théoricien du chaos» : Invité du «Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI», le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a réagi: «Je sais que Jean-Luc Mélenchon est un théoricien du chaos, l'accusant de "mettre du désordre, mettre de la tension dans notre pays alors que nous devons tous être concentrés (...) vers le seul objectif: redresser le pays, son économie, ses finances publiques, son industrie, son école, et s'attaquer à l'essentiel c'est-à-dire l'emploi», a-t-il répondu.
«Quand on regarde les enquêtes d'opinion ou les élections partielles, est-ce que ça contribue à la popularité, à la crédibilité de Jean-Luc Mélenchon ? Je ne le crois pas», a ajouté le ministre de l'Intérieur.
Interrogé sur une éventuelle entrée de M. Mélenchon au gouvernement, Manuel Valls a déclaré que les socialistes n'avaient «jamais refusé le rassemblement de la gauche et de toutes les forces de progrès». «Mais il y a un élément qui compte dans l'action d'un gouvernement, c'est la cohérence, c'est la solidité (...)», a-t-il ajouté.
- Le Parti de gauche qualifie de «chiffre politique» l'estimation de 30.000 manifestants…
François Delapierre, secrétaire national du Parti de gauche, a qualifié lundi de "chiffre politique" l'estimation de 30.000 manifestants effectuée par la préfecture de police de Paris après le défilé du Front de gauche contre la finance et l'austérité. Pierre Andrieu AFP
François Delapierre, secrétaire national du Parti de gauche, a qualifié lundi de «chiffre politique» l'estimation de 30.000 manifestants effectuée par la préfecture de police de Paris après le défilé du Front de gauche contre la finance et l'austérité.
«Je pense que c'est un chiffre politique qui vient du cabinet du ministre de l'Intérieur», a-t-il déclaré sur France Inter, ajoutant que l'origine de cette estimation «fait partie des enquêtes qu'il faut faire».
Pour le numéro trois du PG, le chiffrage du Front de gauche est plus crédible que celui de la préfecture. «Si je voulais être consensuel, je dirais 180.000, dont 30.000 avec des balais», a-t-il ironisé.
M. Delapierre s'est toutefois étonné qu'un chiffre officiel ait circulé alors que les services de la préfecture disaient «publiquement qu'ils ne comptent pas quand c'est des partis politiques qui appellent». Du reste, a-t-il poursuivi, ces mêmes services «n'ont pas publié de chiffres», aucun communiqué n'ayant été diffusé à sa connaissance.
«Peut-être que M. Valls saurait expliquer pourquoi la préfecture annonce ne pas compter (...) et finit par produire un chiffre», a-t-il conclu sur le sujet. Les praticiens de ce genre d’évènement chiffre à 80 000 le nombre de présents, ce qui est fort honorable…
S'agissant de la manifestation elle-même, il y a vu un événement «sans précédent» sous un gouvernement de gauche, promettant «des répliques» à la fois «pour changer ce pays, pour faire reculer le pouvoir de la finance, pour en finir avec les politiques d'austérité (...) et tout simplement pour reprendre le pouvoir».
Quant à l'hypothèse d'un Jean-Luc Mélenchon appelé à Matignon par le chef de l'Etat, c'est pour François Delapierre, «une solution concrète qui permet, dans le cadre de la majorité parlementaire actuelle, d'arrêter les frais de la politique de Jean-Marc Ayrault».
- Les socialistes dénoncent Mélenchon et sa stratégie du «fracas»
Au PS, on regrette que le leader du Front de gauche «prenne la tête du "Hollande bashing"»...
Plusieurs personnalités du PS ont vivement dénoncé ce dimanche Jean-Luc Mélenchon et sa stratégie du «fracas», à Soustons (Landes), lors de la réunion du Mouvement des Jeunes socialistes (MJS), en l'accusant d'être un diviseur de la gauche.
La stratégie de «fracas» de Jean-Luc Mélenchon «ne rassemble même pas aujourd'hui le Front de gauche (FG)», a asséné le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, quelques heures avant que ne débute à Paris le défilé du FG «contre l'austérité, pour la VIe République». «Au sein même du Front de gauche, il y a un certain nombre de composantes, en particulier le Parti communiste, qui souhaitent continuer à travailler et dialoguer avec le reste de la gauche et qui reprochent à Jean-Luc Mélenchon d'être dans une stratégie uniquement de tensions", a-t-il commenté devant des journalistes.
«Règlement de comptes personnel» : Alors que le coprésident du Parti de gauche a accusé dans le Parisien dimanche François Hollande d'être «l'une des causes de la crise» en ayant fait «le choix de l'austérité», Harlem Désir a jugé qu'on «n'a pas besoin d'une gauche qui se déchire, on a besoin d'une gauche qui se rassemble dans l'action».
Auparavant, le député PS des Landes, Henri Emmanuelli, avait fait valoir que «la division de la gauche (...) ne sera jamais un objectif progressiste». «Remonter la pente (de la crise) sera rude et demandera bien davantage que des manifestations de rue», avait ajouté le député, membre de l'aile gauche du PS.
«On a le sentiment à travers cette interview (au Parisien) qu'il est passé d'une approche politique à une sorte de règlement de comptes personnel», a commenté Alain Vidalies, ministre chargé des Relations avec le Parlement, déplorant qu'un responsable comme Jean-Luc Mélenchon «prenne la tête du "Hollande bashing". Il mérite mieux».
La stratégie de "fracas" de Jean-Luc Mélenchon "ne rassemble même pas aujourd'hui" le Front de gauche (FG), a estimé dimanche le Premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, lors de la réunion des jeunes socialistes à Soustons (Landes). «Au sein même du Front de gauche, il y a un certain nombre de composantes, en particulier le Parti communiste (pour des raison d’alliance aux élections municipales), qui souhaitent continuer à travailler et dialoguer avec le reste de la gauche et qui reprochent à Jean-Luc Mélenchon d'être dans une stratégie uniquement de tensions», a commenté devant la presse Harlem Désir.
«La gauche n'a pas besoin de vociférations»
«Je crois que la gauche n'a pas besoin de vociférations, elle a besoin d'actions en commun», a poursuivi le responsable socialiste. «Il y a une diversité à gauche, il y a un débat, c'est normal, mais on n'a pas besoin d'un fracas, on n'a pas besoin d'une gauche qui se déchire, on a besoin d'une gauche qui se rassemble dans l'action», a-t-il insisté.
«Nous avons besoin d'une gauche qui se rassemble et non pas qui se divise. J'appelle toute la gauche, y compris Jean-Luc Mélenchon, à s'inscrire dans l'action pour changer la société dans le sens de la justice sociale», a encore lancé Harlem Désir.
Le premier secrétaire s'exprimait à Soustons où il venait de prendre la parole devant quelques centaines de militants socialistes réunis pendant le week-end par le Mouvement des Jeunes Socialistes, à la veille de l'anniversaire de la première année au pouvoir de François Hollande.
MCD avec l’APL

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