mercredi 12 mars 2014

La Gauche Extrême dans les choux...

Philippe Poutou, désormais porte-parole du NPA, ici en juillet à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).Municipales : l’extrême gauche à la peine s' allie avec L' ennemi historique : le PCF.

Philippe Poutou, désormais porte-parole du NPA, ici en juillet 2013 à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
A moins de deux semaines du premier tour des municipales, les temps sont durs pour l'extrême gauche. Le Nouveau parti anticapitaliste ne sera ainsi présent que sur 85 listes, contre près de 200 en 2008 pour la Ligue communiste révolutionnaire. Et il n'y aura pas de candidat estampillé NPA dans beaucoup de grandes villes de France dont Lyon, Strasbourg ou Marseille. « Cela suit la courbe globale du NPA, reconnaît une des porte-parole du parti, Christine Poupin. L'idée est de faire en sorte que s'exprime une opposition de gauche à la politique du gouvernement et du PS en général. On ne cherche pas un rapport de forces pour participer ensuite à une majorité avec les socialistes. »

Au premier tour, le 23 mars, le NPA, qui a 80 conseillers municipaux sortants, part soit en autonomie, soit en union avec d'autres forces politiques de gauche. Dans les arrondissements populaires de Paris, à Lille ou Saint-Denis, le parti trotskiste a réussi à constituer des listes essentiellement issues de ses troupes. A Bordeaux, c'est l'ancien candidat à la présidentielle Philippe Poutou qui mène campagne. A Perpignan, Metz ou Angoulême, le NPA a rallié le PCF ou le Parti de gauche. A Poitiers, comme dans quelques autres villes, il fait équipe avec EELV.
Ces difficultés ne sont pas surprenantes pour un parti en crise depuis plusieurs années. Le NPA ne compte plus qu'entre 2 500 et 3 000 adhérents et a perdu, en 2012, son financement électoral, soit 900 000 euros annuels acquis en 2007. De l'argent, assurait à l'époque la direction, qui ne servait pas au fonctionnement du parti mais qui était réservé au financement des campagnes électorales. Résultat : le NPA a lancé à l'été 2013 une souscription avec l'objectif de récolter un million d'euros. Six mois plus tard, le parti assure avoir obtenu 360 000 euros. Une faible somme qui pourrait compromettre ses chances d'être présent partout aux européennes.
"Une campagne pour planter le drapeau"
Elue municipale de la ville, Nathalie Arthaud a voté le 6 mai à Vaulx-en-Velin. Photo Emmanuel Foudrot/Reuters
Elue municipale de la ville, Nathalie Arthaud a voté le 6 mai à Vaulx-en-Velin. Photo Emmanuel Foudrot
A contrario, la secte Lutte ouvrière semble mieux résister même si sa participation aux municipales reste faible. Pour le 23 mars, LO a décidé de faire cavalière seule. « Ils sont dans une campagne strictement nationale et d'auto-affirmation, regrette Mme Poupin. C'est une campagne pour planter le drapeau. » Une stratégie différente de celle de 2008 où le parti avait opté pour des listes en autonomie et en union, ce qui avait notamment permis à sa porte-parole Nathalie Arthaud de se faire élire à Vaulx-en-Velin (Rhône) en alliance avec le PCF. Cette année, l'ancienne candidate à la présidentielle ne rempile pas et préfère se consacrer aux européennes où elle se présentera en Ile-de-France.
Le parti de Mme Arthaud sera présent dans 178 communes dont une majorité de villes de plus de 100 000 habitants. En 2008, le parti d'Arlette Laguiller avait monté 118 listes et présenté des candidats sur 70 listes d'union. Selon sa porte-parole, 2014 est un meilleur cru que 2008 en nombre de candidats : 8 300 contre 5 000 — une performance quand on sait que le parti revendique 8 000 encartés.
LO, qui compte 79 conseillers municipaux sortants, souhaite permettre à « tous ceux qui sont écœurés par la politique de François Hollande de le dire et de montrer qu'il y a une opposition ouvrière dans ce pays ». L'objectif ? « Faire entendre la colère des travailleurs, explique Mme Arthaud. Ce gouvernement est un ennemi des travailleurs et il faut le combattre avec autant de force que s'il s'agissait d'un gouvernement de droite. »
La porte-parole de LO est claire : « Notre objectif n'est pas d'avoir des élus – auquel cas mieux vaut faire des listes d'union. Mais quand on a la parole, il faut la prendre et lever ce drapeau pour faire entendre la voix des travailleurs. » Pour Mme Arthaud, les municipales et les européennes ne forment qu'une « seule et même campagne » et sont l'occasion de promouvoir les revendications de son parti : interdiction des licenciements, échelle mobile des salaires et levée du secret des affaires. Petit problème, il n' y a plus de travailleurs. Et la dictature du Prolétariat ne fait plus bander personne.
Eva  pour les IndignéEs  du Diois

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