Scénario écrit à l’avance.
Rappel : Les média oligarchiques ont truqué la primaire socialiste en
imposant Hollande comme candidat de l’oligarchie, grâce à la trahison de
Montebourg dont les voix pipées à gauche auraient du aller logiquement à
Martine Aubry, qui semble avoir, elle, une colonne vertébrale à défaut d’un
anticapitalisme indémaillable.
(Photos : destruction de 26 logements par l'UMP, le PCF, Intermarché et l'Office HLM Drômois-ODH, complices à Cocause-Die )
C’est ainsi qu’une majorité de gauche devient en
un tour de bonneteau une majorité de droite ! Pis que Sarkozy qui lui défend
logiquement sa classe de bourgeois. Chacun connaît la suite : à chaque
jour sa pantalonnade, reculade après reculade devant CAC 40 et MEDEF : la
honte sans phrase, tellement attendue qu’on en reste coi. Un boulevard pour le
retour des pétainistes déguisés en mère grand du petit chaperon rouge, en dépit
d’une presse bien pensante qui nous répète que, non, le vilain méchant loup a
limé ses canines : il n’est plus fasciste, seulement raciste, démagogique,
irresponsable, d’extrême droite : tous les ingrédients remis au goût du
jour !
La gauche (toutes les gauches) va prendre une volée
aux municipales.
Les banques continueront à
spéculer à nos dépens. Les mandarins étatiques à produire paperasse et déficit.
Nos patrons à traîner les pieds à la Bourse plutôt qu’à exercer leur
gouvernance : 33 000 robots industriels en France contre 168 000 en
Allemagne. Moins que l’Italie ! Cherchez l’erreur. Là est pourtant le
secret des exportations pour payer notre pétrole. Le problème de fond est
encore plus grave. 82 % des actifs sont salariés : ils devraient donc
gouverner économie et politique à leur profit. Pourquoi en sont-ils
privés ? Dans cet enlisement de la République, aucun parti ne s’interroge
sur les tares profondes du système municipal, quand tous en profitent. Après le
vote pourtant, toute relation vivante avec les citoyens disparaîtra
immédiatement dans les sables mouvants du tsunami médiatique soporifique et
marchandisé, de la délégation de pouvoir étanche, de l’inertie bureaucratique
de nos chers (en euros) services publics. Rendez-vous dans cinq ans pour la
même comédie électorale, avec un peu de chance on repassera à gauche. A moins
que, d’ici là ?
Que faire ? Occuper nos places Tarir ou Maïdan par des
barricades ? Trop de morts pour des résultats trop incertains. La clé
de la situation est à notre avis dans le mode de désignation des maires et des
conseillers municipaux. Au delà de quelques milliers d’habitants, la
constitution actuelle est une machine à produire des mandarins, à édifier une
pyramide oppressive, opaque, truqueuse. Bien entendu chacun a croisé au moins
un élu honnête dans sa vie. Tous nos braves élus ne sont ni Balkany ni Dassault
ni DSK, ni Leewenberg, etc. Il ne s’agit donc pas seulement d’un problème
d’éthique personnelle des candidats. C’est le système lui-même qui est en cause
et qui vicie les individualités qui s’y engagent. Un conseiller municipal
représente de 10 à 500 électeurs selon le lieu où il vote. Impossible d’être
contrôlé par 500 électeurs inconnus. La contradiction dialectique entre le
corpusculaire (individuel) et l’ondulatoire (social) ne peut agir. Il faudrait
instituer partout un même taux de représentativité : un élu pour deux
cents électeurs sur tout le territoire national, quelle que soit l’importance
de la commune. Grâce au relais de comités de quartier d’habitants, se
réunissant régulièrement, proposant et contrôlant en permanence ses élus de
base, les révoquant au besoin en cas de maldonne. Sinon, l’épreuve des
municipales une fois franchie grâce à la maîtrise - certes relative - des
techniques de réélection, bilans truqués, pommade, promesses, sourires aux
pépés mémés, martelage médiatique, etc., il ne reste comme décideurs que le
Maire potentat, deux trois adjoints, deux ou trois hauts fonctionnaires, petit
comité qui décide de tout. L’oeil fixé sur les sondages, le fessier vissé au
matelas des services innombrables qui amortissent les chocs, ces mandarins
profiteront des menus ou gros avantages plus ou moins licites liés à leur
fonction en répétant les normes obsolètes de la gestion pépère.
Dans les villes, en six ans (2006-2012), les
dépenses de personnel des collectivités locales ont augmenté de 34,5 % (Le Monde du 21 /02 /14) ! Pour quel service
en plus ? Les actionnaires ne sont pas les seuls à ponctionner la plus
value produite par les salariés ! Le secteur public absorbe ici 56 %
du PIB, 10 % de plus que nos voisins. Le pis est que ce dispositif obèse
empêche toute idée un peu originale de franchir le seuil des hôtels de ville.
Grands élus et hauts fonctionnaires, quelles que soient leur qualité humaine
initiale, sont digérés par le système pervers et sécrètent doucereusement une
seconde classe sociale exploiteuse, enfouie dans sa langue de bois, sa
viscosité, sa technocratie protectrice des situations acquises, rabâchant les
mêmes âneries d’un faux savoir fossilisé, les mêmes mensonges démagogiques, le
même conformisme obtus. Dans une ville d’extrême gauche, le maire me dit avoir
concédé les repas des cantines à une boîte privée : ça lui coûtait deux
fois moins cher ! Dans une autre ville de même couleur, en trente ans les
effectifs sont passés de 400 à 1000, pour un service sensiblement
équivalent ! Au fou !
La tâche la plus importante d’une ville est son
urbanisme car il conditionne
vitalement l’épanouissement de chacun comme la solidarité de tous et il durera
des décennies. L’ensemble des constructions de l’hexagone est aujourd’hui
aligné sur le conformisme le plus misérable : il s’agit de bâtir le plus
bêtement du monde de l’antiville, de
l’Apartheid social, des quartiers résidentiels les plus simples qui soient, (afin
que les trois gros du bâtiments ne voient jamais leur cash flow descendre au
dessous de 15 %). Chacun sans pouvoir choisir est enfermé dans la même
cellule orthogonale qui réprime son imaginaire. Modèle unique. Après une
décennie de contestation bienvenue, avec l’union de la Gauche, le corps des
architectes s’est effondré dans cette horreur économique, alignant sa
médiocrité sur celle des vedettes que les mêmes médias oligarchiques lui
imposaient comme des parangons d’inventivité quand celle-ci avait rendu l’âme
dès les Grands Projets du Président, les Grands Prix usurpés, aujourd’hui dans
un Grand Paris totalement contracyclique. Menacée d’apoplexie, la région
parisienne devrait en effet courageusement bloquer son développement et
commencer sa patiente reconstruction à visage humain, en desserrant sa
démographie excessive. En premier lieu en traitant ses grands ensembles que le
monstre étatique de l’ANRU démolit dans l’unique but de virer les HLMiens, en
remplaçant les grandes barres par de plus courtes, cette fois digicodées par
Valls, baptisées miniplots par un autre génie du verbe creux.
Pour sortir de cette mécanique anti-écologique délétère, il conviendrait d’engager un vrai débat
permanent sur la ville, en bas, chaque projet d’architecture étant exposé
pendant deux mois dans une maison de quartier, avant d’accorder tout permis de
construire, pratiquant ainsi une pédagogie progressive du projet, les habitants
contrôlant la mise en oeuvre de leur confort, les architectes partageant enfin
avec eux leur culture de l’espace solidaire. L’ébauche du corpus de savoir
nécessaire à l’édification d’une telle ville organique et solidaire existe, il
a été expérimenté dans les années 70 dans les banlieues ouvrières, il faudrait
seulement le réinvestir en repoussant les censures du secteur productif et du
fric facile, l’embarras gastrique des réglementation inutiles et tueuses de
créativité architecturale. Il faut enfin libérer la forme. Les autres domaines
de l’activité municipale nécessiteraient une même révolution patiente et
obstinée du bon sens et de l’invention altruiste. Mais les « grands
maires » créent leur fief de roitelet, tels Fabius en Normandie, Colombus
à Lyon, Brancaleone en Seine Saint Denis, etc. De véritables maffias tiennent
les rênes et contrôlent la moindre décision, la moindre élection, ou tu te
soumets ou tu disparais de la scène. Ce sont leurs députés dociles qui feront
les lois, éliront le gouvernement. Ils sont les inévitables produits de ce
système municipal qui génère l’hydre bureaucratique national, l’absurdité
ubuesque et la dérive aveugle dans l’art de fabriquer du vent et de
l’impéritie. L’oligarchie manipule à son profit vorace ce système obèse et
paralytique en modulant par ses sondages et médias les courants d’opinions, la
trahison banale venant huiler les rouages à chaque élection. En passant
compromis avec la classe bureaucratique, elle gagne la guerre de classe et
prolonge son règne délétère au-delà du raisonnable. Le second volet de cette
révolution démocratique urgente (la véritable sixième République, au-delà des
leurres montebourgeois) consiste dans l’amaigrissement progressif des services
bureaucratiques. Petit à petit, ils devraient être remplacés, comme la Suède
l’a expérimenté, par des entités autogérées et concurrentielles. Reclassant les
fonctionnaires, à égalité d’avantages, elles passeraient contrat avec un
appareil politique léger des mairies pour fournir à la population des services
au moindre coût, rejetables en cas de défaut de fabrication.
Si elle veut éviter le basculement néo fasciste ou
néo communiste, la France devrait
sortir enfin de l’ornière oligarcho-bureaucratique pour engager une longue
marche vers l’autogestion de l’économie par l’extension des pouvoirs des
comités d’entreprise au moyen d’une loi adéquate, par la création dans les
banques de conseils de surveillance paritaires entre salariés et titulaires de
comptes élus. Dans la perspective historique il s’agit sur le tronc commun post
marxiste de l’abolition de la propriété privée des moyens de production,
d’intégrer le sérieux gestionnaire de la gauche réformiste comme l’irrédentisme
antiétatique du courant anarchique, en rejetant la tendance à la capitulation
des premiers et l’évaporation chimérique des seconds ! Facile !
Les IndignéEs du Diois
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