vendredi 12 septembre 2014

La lutte contre le barrage du TESTET commance.

Barrage de Sivens : Ségolène Royal veut s'assurer d'une gestion durable de la ressource en eau
La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a nommé lundi 8 septembre une mission d'expertise afin d'évaluer la qualité du projet controversé du barrage de Sivens dans le Tarn, en matière de préservation de la ressource aquatique.

Barrage de Sivens : Ségolène Royal veut s'assurer d'une gestion durable de la ressource en eau
Ces experts interviennent alors que ce projet public, porté par le conseil général du Tarn, est le théâtre d'échauffourées entre militants écologiques et forces de l'ordre depuis plusieurs mois.
Ce projet de barrage vise à soutenir l'étiage du Tescou, un petit affluent du Tarn. Il a été déclaré d'utilité publique en octobre 2013. Il prévoit de créer une retenue d'eau de plus de 40 hectares notamment pour permettre aux agriculteurs d'irriguer leurs cultures à Lisle-sur-Tarn.
"Depuis de nombreuses années, Le Tescou rencontre des situations d'assèchement estival qui perturbent à la fois sa qualité biologique et les activités économiques", indique le Conseil général qui défend ce projet "d'intérêt général".
La zone humide du Testet "détruite"
Le futur barrage prévoit de stocker 1,5 million de m3 d'eau, au pied de la forêt de Sivens, à une dizaine de kilomètres de Gaillac. Mais les écologistes dénoncent le déboisement de 13 hectares de la zone humide du Testet, "joyau de biodiversité où vivent 94 espèces protégées", a prévenu Europe Ecologie-Les Verts (EELV).
D'après l'AFP, le déboisement de la zone a débuté le 1er septembre sous forte protection des gendarmes. La justice a autorisé le 5 septembre l'expulsion de militants occupant l'une des parcelles de la forêt de Sivens.
Ce projet, mené en partenariat avec le Département du Tarn-et-Garonne, a reçu "l'ensemble des autorisations nécessaires de la part de l'Etat", rappelle le Conseil général. Son utilité publique est "reconnue à tous les niveaux" et sa réalisation (dont le coût est estimé à 8,4 millions d'euros) doit être financée pour près de 80% par des contributions de l'Union européenne et de l'Agence de l'eau
11 mesures compensatoires d'atteintes à l'environnement
L'impact du projet sur l'environnement "a été évalué et fait l'objet de mesures de compensations largement adaptées : déplacement des espèces, reconstitution de zones humides boisées, travaux d'amélioration sur le cours d'eau en aval de la retenue", affirme le Conseil général.
Selon la préfecture du Tarn, 11 mesures compensatoires ont été mises à la charge du maître d'ouvrage afin de rétablir l'état de conservation de l'ensemble des espèces impactées.
"L'une de ces mesures, en particulier, est destinée aux espèces effectuant tout ou partie de leur cycle de vie en zone humide". Elle vise à la reconstitution de 19,5 ha de zones humides "suite à la destruction des 13 ha de zones humides. Le ratio de compensation est donc de 150%", précise la préfecture. Seront notamment préservés les habitats d'espèces telles que la Cordulie à corps fin, l'Agrion de Mercure et la Lamproie de Planer.
La ministre de l'Ecologie opposée à toute agriculture "intensive"
En déplacement à Rochefort (Charente-Maritime) le 7 septembre, Ségolène Royal a demandé à ce que le Conseil général du Tarn "vérifie que les conditions que le ministère met sur les retenues de substitution  soient remplies". La ministre "sera particulièrement attentive à ce que le projet permette d'assurer une gestion durable de la ressource en eau et ne participe pas au développement d'une agriculture intensive", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Mme Royal a nommé deux experts "en accord" avec Thierry Carcenac, président socialiste du Conseil général du Tarn, a-t-elle souligné. Leur mission sera de "favoriser le dialogue" et de vérifier "les garanties d'une gestion durable de la ressource en eau". Il s'agit de Philippe Quevremont, ingénieur général des ponts, des eaux et forêts et de Nicolas Forray, inspecteur général de l'environnement, membres du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD). Ces derniers évalueront "l'ambition" du projet de territoire et "les mesures compensatoires" visant à préserver la biodiversité du site.
Le but est de définir un projet permettant "de concilier la sécurisation d'une activité agricole raisonnée et la préservation de la ressource aquatique et des milieux naturels", a souligné Mme Royal. Thierry Carcenac a exclu tout moratoire en assurant que ce projet "répond pleinement aux objectifs" du ministère. "Carcenac s'entête à poursuivre ces travaux. On demande le réexamen du projet sur les impacts environnementaux réels et la suspension des travaux [de défrichement, ndlr] jusqu'à leurs conclusions", a déclaré à l'AFP le porte-parole des opposants au barrage Ben Lefetey.
"Si rien n'est fait, avant la fin de la semaine, la dernière zone humide du nord du Tarn sera irrémédiablement détruite au profit d'une poignée d'exploitants maïsiculteurs subventionnés par le contribuable à hauteur de 200.000 € chacun", a de son côté alerté ce mardi 9 septembre le syndicat agricole Confédération paysanne.
IndignéEs du Diois
chateauravel@gmail.com

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