mardi 25 février 2014

Le Front de gauche en miettes...

Le Front de gauche en péril
Ce week-end, lors d'un Conseil national à huis clos, le parti de Mélenchon adopte sa ligne et envisage de partir sans le PCF.
Pendant trois mois, ils ne se sont pas parlé. Pas un texto. Rien. Puis, mi-janvier, ce fut l'heure des retrouvailles. Un rendez-vous entre Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent qui devait permettre au Front de gauche d'avancer après des mois de blocages dus à des stratégies différentes pour les municipales. Mais, cette semaine, un logo Front de gauche sur une affiche d'Anne Hidalgo a suffi à raviver une plaie désormais béante. Au point qu'il n'est désormais plus impossible que le PG de Mélenchon et le PC de Pierre Laurent fassent liste à part pour les Européennes.
"Aujourd'hui, il n'y a plus aucune confiance dans la capacité du PC à respecter ses engagements", déplore Éric Coquerel, un proche de Mélenchon. Y a-t-il un risque pour qu'ils ne partent pas avec les communistes aux européennes? "Aucun" devrait être la réponse immédiate entre deux alliés de longue date. Mais, visiblement émoussé, Coquerel élude : "C'est au PC qu'il faut poser la question. Devancer le PS, ça ne peut se faire que sur une ligne claire. Si demain, on fait campagne ensemble à Paris, personne ne nous croira", prévient ce dirigeant PG. La semaine qui vient devait voir les négociations se rouvrir. Il n'en sera rien. La campagne européenne du PG débutera donc, sauf surprise, sans le PC. Ensuite, advienne que pourra. "On ne va pas attendre le PC comme une fiancée éplorée", souffle Coquerel.
"Tu ne peux pas savoir comme ils me font chier"
Y aller sans le PC? "Je n'ai pas de religion, ni dans un sens, ni dans l'autre. Il y aura aux européennes des listes autour de Jean-Luc Mélenchon pour porter l'opposition de gauche à François Hollande. Le reste, c'est de l'intendance", glisse Raquel Garrido, future candidate du PG à ces élections. Avant d'ajouter : "Le PC se décrédibilise dans sa volonté de combattre le PS quand il fait campagne avec celui-ci aux municipales. Les gens qui semblent s'acoquiner avec l'ancien régime sombrent avec celui-ci", tranche-t-elle. "Le PC aimerait s'émanciper, mais sans nous, il n'existe plus. Nous n'avons pas envie de nous retrouver plombés aux européennes par les contradictions du PC", avertit un proche de Mélenchon.
Jeudi, avant d'entrer dans l'hémicycle de la région Île-de-France où il siège, Pierre Laurent se montrait fuyant. Des listes communes avec le PG? "Bien sûr", dit-il avant de s'esquiver. Une fois à l'intérieur, en privé, il lâche à l'un des élus : "Tu ne peux pas savoir comme ils me font chier." Côté PC, on déplore "le romantisme bolchevique révolutionnaire" du PG. Plus prosaïque, le monsieur élections du PC, Pascal Savoldelli, assure que l'idée de faire des listes séparées "n'a jamais été exprimée directement". Avant de regretter : "Pour le PG, il faudrait d'abord être anti-socialiste pour faire bouger les choses. Ce n'est pas l'orientation qu'on a prise avec le Front de gauche." Dans un e-mail interne que nous avons pu consulter, Ensemble, un des partis du Front de Gauche, tire le signal d'alarme : il faut, lit-on, "trouver au plus vite une solution à cette situation et empêcher qu'une dynamique destructrice, que personne ne risque de maîtriser, se mette en route". Le compte à rebours a commencé.
Arthur Nazaret

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